Non, dit l’amy, ce n’est ny l’un ny l’autre poinct[1] :
Je vous rends grace de ce zele.
Vous m’estes en dormant un peu triste apparu ;
J’ay craint qu’il ne fust vray, je suis viste accouru.
Ce maudit songe en est la cause.
Aui d’eux aimoit le mieux, que t’en semble Lecteur ?
Cette difficulté vaut bien qu’on la propose.
Qu’un amy véritable est une douce chose !
Il cherche vos besoins au fond de vostre cœur ;
Il vous épargne la pudeur
De les luy découvrir vous-mesme.
Un songe[2], un rien, tout luy fait peur
Quand il s’agit de ce qu’il aime.
ET LE MOUTON.
ne Chevre, un Mouton, avec un Cochon gras,
Montez sur mesme char s’en alloient à la foire :
Leur divertissement ne les y portoit pas ;
On s’en alloit les vendre, à ce que dit l’histoire :
Le Charton n’avoit pas dessein
De les mener voir Tabarin.
Dom Pourceau crioit en chemin,
- ↑ Ce mot est écrit point dans le texte, mais La Fontaine a grand soin de le corriger à l’Errata. Il écrit toujours, comme ici, poinct, substantif, et, comme trois vers plus haut, point, négation. Voyez ci-dessus page 193, vers 19.
- ↑ Une ombre, dans le texte ; un songe dans l’Errata.