Il t’attend, es-tu sourd ? Je n’entends que trop bien,
Repartit le Chapon : Mais que me veut-il dire,
Et ce beau Cuisinier armé d’un grand couteau ?
Reviendrois-tu pour cet appeau ?
Laisse-moy fuir, cesse de rire
De l’indocilité qui me fait envoler,
Lors que d’un ton si doux on s’en vient m’appeller.
Si tu voyois mettre à la broche
Tous les jours autant de Faucons
Que j’y vois mettre de Chapons,
Tu ne me ferois pas un semblable reproche.
uatre animaux divers, le Chat grippe-fromage,
Triste-oiseau le Hibou, Ronge-maille le Rat,
Dame Belette au long corsage,
Toutes gens d’esprit scelerat,
Hantoient le tronc pourry d’un pin vieux et sauvage.
Tant y furent qu’un soir à l’entour de ce pin
L’homme tendit ses rets. Le Chat de grand matin
Sort pour aller chercher sa proye.
Les derniers traits de l’ombre empeschent qu’il ne voye
Le filet ; il y tombe, en danger de mourir :
Et mon Chat de crier, et le Rat d’accourir,
L’un plein de desespoir, et l’autre plein de joye.
Il voyoit dans les las son mortel ennemy.
Le pauvre Chat dit : Cher amy,
Les marques de ta bienveillance
Sont communes en mon endroit :
Vien m’aider à sortir du piege où l’ignorance
M’a fait tomber : C’est à bon droit