Chagrins, impatiens, et se plaignant sans cesse[1] :
Il a pour tels et tels un soin particulier ;
Ce sont ses amis ; il nous laisse.
Ces plaintes[2] n’étoient rien au prix de l’embarras
Où se trouva réduit l’Appointeur de[3] débats.
Aucun n’étoit content ; la Sentence arbitrale
A nul des deux ne convenoit :
Jamais le Juge ne tenoit
A leur gré la balance égale[4].
De semblables discours rebutoient l’Appointeur.
Il court aux Hôpitaux, va voir leur[5] Directeur.
Tous deux ne recueillant que plainte et que murmure,
Affligez, et contraints de quitter ces emplois.
Vont confier leur peine au silence des bois[6].
Là sous d’âpres rochers, prés d’une source pure,
Lieu respecté des vents, ignoré du Soleil,
Ils trouvent l’autre Saint, lui demandent conseil.
Il faut, dit leur ami, le prendre de soi-même[7].
Qui mieux que vous sçait vos besoins ?
Apprendre à se connoître est le premier des soins
Qu’impose à tous mortels la Majesté[8] Suprême.
Vous étes-vous connus dans le monde habité ?
- ↑ On lit ici dans Les Œuvres postumes :
On les entendoit s’écrier - ↑ Propos, dans Les Œuvres postumes.
- ↑ Des dans Les Œuvres postumes.
- ↑ On lit dans le Recueil de vers choisis et Les Œuvres postumes au lieu de ces quatre derniers vers :
Nul ne lui sçavoit gré ; l’Arbitrale Semence
Toûjours selon leur compte, inclinoit la balance. - ↑ Le, dans le Recueil de vers choisis et Les Œuvres postumes.
- ↑ On lit dans le Recueil de vers choisis et Les Œuvres postumes, au lieu de ces deux vers :
Pour ne point retomber dans ce qu’ils ont souffert
Cherchent à s’établir dans le fond d’un Desert. - ↑ Mes Amis, leur dit-il, demandez-le à vous-même.
(Recueil de vers choisis et Œuvres postumes.) - ↑ Puissance, dans le Recueil de vers choisis et Les Œuvres postumes.