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CONTES ET NOUVELLES.

Qu’on se tourmente icy le corps et l’ame :
Il faut agir sans cesse en l’attendant.
Je n’ay gousté jusqu’icy nulle joye :
J’en gousteray desormais, atten t’y.
Voyez un peu : le galand a bon foye ;
Je suis d’avis qu’on laisse à tel mary
Telle moitié ! Doucement, nostre Espouse,
Dit le bonhomme. Or sus, Monsieur, sortés :
Çà, que je racle un peu de tous costés
Vostre Cuvier, et puis que je l’arrouse ;
Par ce moyen vous verrez s’il tient eau :
Je vous réponds qu’il n’est moins bon que beau.
Le galant sort ; l’époux entre en sa place,
Racle par tout, la chandelle à la main,
Deçà, delà, sans qu’il se doute brin
De ce qu’amour en dehors vous luy brasse :
Rien n’en put voir ; et pendant qu’il repasse,
Sur chaque endroit, affublé du cuveau,
Les Dieux susdits luy viennent de nouveau
Rendre visite, imposant un ouvrage
A nos Amans bien different du sien.
Il regrata, grata, frota si bien,
Que nôtre couple, ayant repris courage,
Reprit aussi le fil de l’entretien
Qu’avoit troublé le galant personnage.
Dire comment le tout se put passer,
Amy Lecteur, tu dois m’en dispenser :
Suffit que j’ay tresbien prouvé ma these.
Ce tour fripon du couple augmentoit l’aise ;
Nul d’eux n’estoit à tels jeux aprentif.
Soyez Amant, vous serez inventif.