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Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 2.djvu/9

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ADVERTISSEMENT[1].


Les Nouvelles en Vers dont ce Livre fait part au public, et dont l’une est tirée de l’Arioste, l’autre de Bocace, quoy que d’un style bien different, sont toutefois d’une mesme main. L’Autheur a voulu éprouver lequel caractere est le plus propre pour rimer des Contes. Il a creu que les Vers irreguliers ayant un air qui tient beaucoup de la Prose, cette maniere pourroit sembler la plus naturelle, et par consequent la meilleure. D’autre part aussi le vieux langage, pour les choses de cette nature, a des graces que celuy de nostre siecle n’a pas. Les cent Nouvelles Nouvelles, les vieilles Traductions de Bocace et des Amadis, Rabelais, nos Anciens Poëtes, nous en fournissent des preuves infaillibles. L’Autheur a donc tenté ces deux voyes sans estre encore certain laquelle est la bonne. C’est au Lecteur à le determiner là-dessus ;

  1. En tête des Nouvelles en vers tirées de Bocace et de l’Arioste. Par M. de L. F. A Paris, chez Claude Barbin, 1665, in-12. Ce recueil contient seulement : Le cocu battu et content, Joconde, et La matrone d’Ephèse, imitation en prose de Pétrone, par Saint-Evremond. Quoique le titre porte la date de 1665, on lit après le privilège : Achevé d’imprimer le 10 Decembre 1664.