Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/358

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Aussi n’a-t-on point yea que d’un silence ingrat
Phoebus de vos bienfaits ayt estoufi !? lat.
Ses enfans ont chanté les pertes de l Ibere ;
Et le destin forcé de nous estre prospere
Partout où vos consell plus craints que le dieu Mars,
Ont porté la terreur de nos tiers estendars ;
Ils ont representé les vents et la Fortune.
Vainement indignez du tort fait, Neptune,
Quand vous tinstes ce dieu si long-temps enchaisn ( 3 :
Le rempart qui couvroit un peu1e mutin, ’ ’
Nos voisins envieux de nostre diadesme,
Et les Roys de la mer, et la ruer dle-mesme,
Ne purent arrester le cours de vos efforts.
La Seine vous revid triomphant sur ses bords :
Q.ue ne firent alors les peuples du Permesse !
On leur ouït chanter vos faits, vostre sagesse,
Vos projets levez, vos triom ? hes divers ;
Le son en dare encore aux oouts de l’univers.
Je ny puis ajouster qu’une simple priere :
Que la nuit d’aucun temps ne borne la carriere
De ce renom si beau, si grand, si glorieux !
Que Flore et les Zephirs ne bougent de ces lieux !
Qu’ainsi que vostre nom leur beauté soit durable.
Oue leur maistre ayt le sort à ses veux favorable !
Qu’il vienne quelquefois visiter ce sejour,
Et soit toujours content du prince et de la cour !

Je serois encore au fond de (2) l’alle où je commençay ces vers, si Monsieur de Chasteauneuf ne fust venu m’avertir qu’il estoit tard. Nous repassasmes dans l’avant-cour atin de gagnet plus tost l’autre cost des jardins. Comme nous estions pres du pont-levis, un vieux domestique nous aborda fort civilement et me demanda ce qu’il me sembloit de Richelieu. Je luy respondis que c’estoit une maison accomplie, mais que n’ayant

. Par la digue de La Rochelle.

2. Premiere rédaction : dans.