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QUATRIÈME ENTRÉE

Le marchand, un notaire, le savetier, vers la fin.

Le Notaire

Avec moi l’on ne craint jamais
Les et cætera de notaire ;
Tous mes contrats sont fort bien faits,
Quand l’avocat me les fait faire.

Il ne faut point recommencer ;
C’est un grand cas quand on m’affine
Et sarrasin m’a fait passer
Un bail d’amour à Socratine[1].

Mieux que pas un, sans contredit,
Je règle une affaire importante.
Je signerai, ce m’a-t-on dit,
Le mariage de l’infante.


Tandis que le Notaire danse encore, le Savetier entre sur la fin, et dit au Notaire, en montrant le Marchand :

Le Savetier

Je dois à monsieur que voilà,
Et c’est un mot qu’il en faut faire.

  1. Allusion aux vers suivants :

    « Pour rendre vostre esprit certain

    Et pour asseurer nos affaires,
    Je vous passeray dès demain
    Un bail d’amour devant notaires.

    Pour neuf ans, pour six, ou pour trois,
    Et si vous en estes contente
    Avec la clause des six mois

    Afin que nul ne s’en repente. »

    (Stances à Mademoiselle Bertaud, que l’Autheur appelloit Socratine.)