Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CINQUIÈME ENTRÉE
Un meunier, et son âne.
Le Meunier
Celui-là ment bien par ses dents,
Qui nous fait larrons comme diables :
Diables sont noirs, meuniers sont blancs,
Mais tous les deux sont misérables.
Le meunier semble un jodelet
Fariné d’étrange manière ;
Le diable garde le mulet,
Tandis qu’on baise la meunière.
Ai-je un mulet, il est quinteux,
Et je ne suis pas mieux en mule ;
Si j’ai quelque âne, il est boiteux,
Au lieu d’avancer il recule.
Celui-ci marche à pas comptés ;
On le prendroit pour un chanoine.
Allons donc, mon âne.
L’Âne
Je n’ai pas mangé mon avoine.
Le Meunier
Vous mangerez tout votre soûl.
L’Âne, sentant une ânesse
Hin-han, hin-han.
Le Meunier
Que veut-il dire ?