Pourquoi rougir ? commettez-vous un crime ? [325]
Le Ciel permet-il pas d’aimer ou de haïr ?
Est-il rien de si légitime ?
Tircis est des plus charmants,
Je méprise son martyre ;
Cependant sous mon empire [330]
Il languit depuis longtemps.
Philandre à peine y soupire,
Son service est reconnu ;
La raison, je vais la dire :
Mon temps d’aimer est venu. [335]
DAPHNE.
Hélas ! le mien aussi ; mais garde-toi, Clymène
De découvrir ma flamme, et l’exposer au jour :
Plains-toi que de Tharsis je méprise la peine ;
Notre sexe veut bien que l’on sache sa haine,
Mais il met tous ses soins à cacher son amour. [340]
CLYMENE.
Le voila, ce Tharsis ; son malheur vous l’amene.
Scène III
THARSIS.
Que je dois au Destin de m’avoir arrête
En des lieux ou l’on voit briller votre présence !
Vous y régnez par la beauté,
Aussi bien que par la naissance : [345]
Souffrez que j’y demeure au rang de vos sujets.
DAPHNE.
Non, Seigneur, je ne puis recevoir vos hommages ;