Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/179

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Hyménée est un dieu jeune, charmant, et blond ; [415]

Mais les jours avec lui ne se ressemblent guères :

Le premier est amour, amitié le second,

Le troisième froideur ; songez-y bien, bergères.

MERŒ

Vraiment, Télamon,

La leçon [420]

Est jolie.

Changez de place, Iris ; venez ici, Célie,

Pholoé, ne l’écoutez plus.

J’en suis d’avis ; mes soins deviendront superflus ;

Télamon corrompra cette troupe innocente. [425]

MOMUS.

Que vous êtes reprenante,

Gouvernante !

Laissez-nous causer en paix :

Laissez la jeunesse rire :

Elle inspire [430]

Toujours d’innocents secrets.

Je crois que vous êtes sage :

À votre âge

On le doit être, ou jamais.

Vingt ou trente ans de veuvage, [435]

C’est dommage,

Ont refroidi vos attraits.

Ah ! si selon vos souhaits

Vous redeveniez aurore,

Vous vous serviriez encore [440]

De vos traits.

MERŒ.

Me faudra-t-il aussi souffrir la raillerie ?

PENEE, à Méroé et à Télamon.

Laissez-nous achever cette cérémonie.

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