Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/182

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TELAMON.

Que vous avez de grâce à porter un carquois !

Rien ne vous sied si bien.

CLYMENE.

On me l’a dit cent fois. [480]

TELAMON.

On ne vous l’a pas dit peut-être au fond d’un bois.

En ces forêts, je vous prie,

Écartons-nous un moment,

Et mettons de la partie

L’ombre et L’amour seulement. [485]

CLYMENE.

Tout rendez-vous un peu sombre

Doit toujours être évité :

Quand je vois l’Amour et l’ombre,

Je vais d’un autre côté.

TELAMON.

C’est trop s’en défier. Mais, dites-moi, Clymène, [490]

daphné montre en ses yeux une secrète peine ;

Qui la cause ? Leucippe est-il ce bienheureux ?

Ou plutôt est-ce un dieu qui s’attire ces vœux ?

Je m’y connais, l’Amour la touche.

CLYMENE.

On se laisse assez toucher, [495]

Mais on aime à le cacher ;

Et d’une jeune farouche

L’Amour est plus tôt vainqueur