Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/299

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À peu près.

Antoine


Est-il vrai, ce malheur ?
Ciel !

Eros

Elle-même a dit qu’elle l’était, Seigneur.
Je la vis l’autre jour aiguiser une dague :
Elle a pu dans son sein, en faisant zague, zague…

Antoine


Mourons donc, cher
Eros
Près d’Antoine assidu,

Il te souvient du jour où l’on t’aurait pendu
Pour avoir déserté. Je te donnai la vie,
Pour me faire mourir quand j’en aurais l’envie.
Frappe donc. Tu pâlis ! Quelle peur te retient ?
Ne te souvient-il plus…

Eros


Oui-dà, il m’en souvient.
Non qu’à votre beau corps je veuille faire brèche ;
Mais, tenez, faites-vous un licol de ma mèche,
Dans un endroit bien haut je vous attacherai,
Puis après par les pieds je vous brandouillerai,
Et vous deviendrez mort.



Antoine


Non ; il faut ton épée.
Frappe, Éros, ne rends pas mon attente trompée.

Eros


Vous donner le trépas, c’est vous faire mourir ;
Je vous dois seulement l’exemple de courir :
Imitez-moi.

Antoine


Demeure, achève ton ouvrage.

Eros


Eh bien ! Détournez donc cet auguste v