si je vous aime ?
Eh ! Qui pourrait, Philis, vous voir sans vous aimer ?
Vous avez plus d'appas que n'en a l'Amour même,
Des traits à tout ravir, des yeux à tout charmer,
Et vous doutez si je vous aime !
Déclarer si bien son ardeur,
Ce n'est pas ce qui nous engage
Les vrais interprètes du cœur
Ne sont pas les traits du langage.
Ma sœur, j'ose aujourd'hui te garantir sa foi ;
L'Amour ne réservait ce miracle qu'à toi.
Si je n'aime Philis, que ce dieu me haïsse !
Qu'il me livre à des cœurs ennemis de ses traits !
Qu'à la fin mon bonheur dépende du caprice
D'une bergère sans attraits !
J'en croirai vos serments, si votre amour s'applique
À m'instruire des feux d'Aminte et d'un berger.
N'est-ce pas Céladon ? La chose est si publique
Qu'à de trop grands efforts ce n'est pas m'engager.
Il vient, partez.
Je vole où votre ordre m'appelle.
Voyons comment le traître, l'infidèle,
Soutiendra son manque de foi