Ciel ! Mes vœux ne sont pas pour vous !
Dieux puissants qu'ici l'on révère,
Dieux vengeurs des forfaits, je vous atteste tous
Si quelque autre qu'Astrée à mes désirs est chère,
Faites tomber sur moi vos plus terribles coups
Sois traître seulement, et ne sois pas impie.
Juste Ciel ! Vous doutez encore de ma foi !
Mais quel est cet objet dont mon âme est ravie ?
Va, perfide, va, garde-toi
D'oser jamais paraître devant moi.
Ah ! Du moins...
Non.
Quoi ! Sans l'entendre,
Condamner un amant si fidèle et si tendre !
Non, perfide, non, garde-toi
D'oser jamais paraître devant moi.
Mon sort est dans vos mains, il faut vous satisfaire ;
Et, puisque votre arrêt me livre au désespoir,
J'y cours ; et respectant votre injuste colère,
Je me fais du trépas un funeste devoir.
Vous me regretterez, j'en suis sûr, et votre âme,
Au vain ressouvenir d'une constante flamme
Se laissant trop tard émouvoir,
Me donnera des pleurs que je ne pourrai voir.
Scène V