Ces antiques palais qu'habitent les oiseaux :
Conservez dans nos bois leur ombre tutélaire.
Nous ne vous demandons, en faveur de ce don,
Ni des grandeurs, ni du renom
Ni des richesses excessives ;
Que les sources de l'or soient pour d'autres que nous
Nos destins seront assez doux
Si les bergères de ces rives
Ne font régner que de chastes désirs,
Et d'innocents plaisirs.
Conservez nos troupeaux, arrosez nos prairies ;
Faites régner la paix sur ces rives fleuries :
Que Mars n'y trouble point les jeux et les chansons ;
Gardez nos fruits et nos moissons.
Accourez, bergers fidèles,
Célébrez tous, en ce jour,
Vos bergères et l'amour ;
Chantez vos feux et vos belles.
Venez, Amours, volez de cent climats divers
En ce séjour tranquille.
Ces feuillages épais, ces gazons toujours verts,
Vous offrent un charmant asile.
Venez, Amours, volez de cent climats divers,
Pour enflammer nos cœurs, seuls dignes de vos fers,
Laissez dans un repos languissant, inutile,
Tout le reste de l'Univers.