Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/11

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Dea (répond l’un de Messieurs fort habile,
Conseiller Clerc, et sur-tout bon Chrétien),
Vous êtes troupe en ce monde inutile,
Le Tronc vous perd depuis ne sais combien,
Vous vous battez, faisant un bruit de chien ;
D’où vient cela ? Parlez, qu’on ne vous serre :
Car que soyez de Paris ou d’Auxerre,
Il faut subir cette commune loi,
Et n’en déplaise aux suppôts de Saint Pierre,
Les Augustins sont serviteurs du Roi.

Lors un d’entre eux, que ce soit Pierre ou Gille,
Il ne m’en chaut, car le nom n’y fait rien ;
Vraiment, dit-il, voilà bel Évangile,
C’est bien à vous de régler notre bien ;
Que le Tronc serve à l’Autel de soûtien,
Ou qu’on le vuide afin d’emplir le verre,
Le Parlement n’a droit de s’en equerre,
Et je maintiens, comme article de foi,
Qu’en débridant Matines à grand-erre
Les Augustins sont serviteurs du Roi.

ENVOI.

Sage Héros, ainsi dit Frére Pierre.

    mettre les Religieux en liberté, par ordre du Roi, après 27 jours de prison. Ils furent mis dans les Carrosses du Roi, et menez en triomphe dans leur Couvent, au milieu des Gardes Françoises rangées en haie depuis la Conciergerie jusques aux Augustins. Leurs Confrères allèrent les recevoir en procession, aïant des palmes à la main. Ils sonnèrent toutes leurs cloches, et chantèrent le Te Deum en actions de grâces.

    » La Fontaine fit à ce sujet une Ballade, dont Mr Despréaux n’avoit retenu que le commencement et la fin. »

    Ici Brossette cite les quatre premiers et les trois derniers vers de la ballade, retenus par Boileau et imprimés dans cette note pour la première fois avant la publication complète de la pièce dans les Œuvres diverses.