Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/15

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Sans gloser sur le mystere
Des Madrigaux qu’elle a faits,
Ne luy parlons désormais
Qu’en la langue de sa mere.

Les Oracles ont cessé,
Colletet est trépassé.


X.

M… ayant dit que je luy devois donner pension pour le soin qu’il prenoit de faire valoir mes Vers, j’envoyay quelque temps aprés cette Lettre-cy à M.[1]


Je vous l’avouë, et c’est la verité,
Que Monseigneur n’a que trop merité
La pension qu’il veut que je luy donne ;
En bonne foy je ne sçache personne
À qui Phœbus s’engageât aujourd’huy
De la donner plus volontiers qu’à luy.
Son souvenir qui me comble de joye
Sera payé tout en belle monnoye,
De Madrigaux, d’ouvrages ayant cours ;
(Cela s’entend sans manquer de deux jours

  1. Cette pièce a été publiée par La Fontaine en 1685 dans les Ouvrages de prose et de poësie des srs de Maucroix, et de La Fontaine (tome I, page 99). Dans les Œuvres diverses (tome I, page 19) le premier espace blanc est rempli par le nom de Fouquet. Cette épître ne semble pas écrite, comme le prétend M. Walckenaer, pour Pellisson, dont il y est question à la troisième personne. Le plus probable est que, comme la ballade portant le no  XIII, elle est adressée à Mme Fouquet, ainsi que le dit du reste Mathieu Marais, qui la place au commencement de 1659.