Ce miracle ébauché laisse ici frère et sœurs
Chez vous mâle et femelle il en est une bande :
Un seul étant perdu ne nous rend point nos cœurs ;
De ceux qui sont restés la part sera plus grande.
V.
BALLADE
Sur le refus que firent les Augustins de prêter leur Interrogatoire devant Messieurs en 1658[1].
Aux Augustins, sans allarmer la Ville,
On fut hier soir ; mais le cas n’alla bien.
L’Huissier voyant de cailloux une pile,
Crut qu’ils n’étoient mis là pour aucun bien :
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Cette Ballade a paru pour la première fois en 1729 dans les Œuvres diverses (tome I, page 10) ; on lit bien dans le titre prêter leur interrogatoire, qui est assez obscur, et que M. Walckenaer, qui du reste a eu sous les yeux une copie manuscrite de Tallemant des Réaux, a changé tour à tour en passer puis porter leur interrogatoire.
Boileau a fait allusion dans le Lutrin au combat des Augustins. Dans le premier chant de ce poème (vers 45‑50), la Discorde s’exprime ainsi :
Quoi, dit-Elle, d’un ton qui fit trembler les vitres,
J’aurai pû jusqu’ici brouiller tous les Chapitres,
Diviser Cordeliers, Carmes et Célestins !
J’aurai fait soûtenir un Siege aux Augustins !
Et cette Église seule, à mes ordres rebelle,
Nourrira dans son sein une paix éternelle !