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Page:La Fontaine - Contes, Herhan, 1803.djvu/11

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JEAN DE LA FONTAINE naquit, le 8 juillet 1621,
à Château-Thierry.

Sa famille y tenoit un rang honnête.

Son éducation fut négligée ; mais il avoit reçu
le génie, qui répare tout.
Jeune encore, l'ennui du monde le conduisit
dans la retraite ; le goût de l'indépendance l'en
tira.
Il avoit atteint l'âge de vingt-deux ans, lors-
que quelques sons de la lyre de Malherbe, enten-
dus par hasard , éveillèrent en lui la muse qui
sommeilloit.
Bientôt il connut les meilleurs modèles; Phèdre,
Virgile, Horace, et Térence , parmi les Latins:
Plutarque, Homère et Platon, parmi les Grecs;
Rabelais, Marot , et d'Urfé, parmi les François;
le Tasse, Arioste, et Boccace, parmi les Italiens.
Il fut marié, parcequ'on le voulut, à une femme
belle, spirituelle et sage, qui le désespéra.
Tout ce qu'il y eut d'hommes distingués dans
les lettres, le recherchèrent et le chérirent. Mais
ce furent deux femmes qui l'empêchèrent de sen-
tir l'indigence
La Fontaine , s'il reste quelque chose de toi ,
et s'il t'est permis de planer un moment au-dessus
des temps, vois les noms de la Sablière et d Her-
vard passer avec le tien aux siècles à venir!
La vie de La Fontaine ne fut pour ainsi dire
qu'une distraction continuelle. Au milieu de la