Ils triomphaient encor sur cette maladie.
L’un disait : Il est mort ; je l’avais bien prévu.
S’il m’eût cru, disait l’autre, il serait plein de vie.
XIII
LA POULE AUX ŒUFS D’OR
L’avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la poule, à ce que dit la fable,
Pondait tous les jours un œuf d’or.
Il crut que, dans son corps, elle avait un trésor ;
Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable
À celle dont les œufs ne lui rapportaient rien,
S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches !
Pendant ces derniers temps combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches !
XIV
L’ÂNE PORTANT DES RELIQUES
Un baudet chargé de reliques
S’imagina qu’on l’adorait :
Dans ce penser il se carrait,
Recevant comme sien l’encens et les cantiques.
Quelqu’un vit l’erreur et lui dit :
Maître baudet, ôtez-vous de l’esprit
Une vanité si folle.
Ce n’est pas vous, c’est l’idole