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Page:La Fontaine - Fables, Bernardin-Bechet, 1874.djvu/298

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L’ignorant resta sans asile ;
Il reçut partout des mépris :
L’autre reçut partout quelque faveur nouvelle.
Cela décida leur querelle.

Laissez dire les sots : le savoir a son prix.


XX

JUPITER ET LE TONNERRE

Jupiter, voyant nos fautes,
Dit un jour du haut des airs :
Remplissons de nouveaux hôtes
Les cantons de l’univers
Habités par cette race
Qui m’importune et me lasse.
Va-t’en, Mercure, aux enfers ;
Amène-moi la Furie
La plus cruelle des trois.
Race que j’ai trop chérie,
Tu périras cette fois !
Jupiter ne tarda guère
À modérer son transport.
Ô vous, rois, qu’il voulut faire
Arbitres de notre sort,
Laissez, entre la colère
Et l’orage qui la suit,
L’intervalle d’une nuit.

Le dieu dont l’aile est légère,
Et la langue a des douceurs,
Alla voir les noires sœurs.
À Tisiphone et Mégère