Page:La Fontaine - Fables, Bernardin-Bechet, 1874.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

NOTICE BIOGRAPHIQUE


La Fontaine (Jean de), le fabuliste par excellence, né à Château-Thierry le 8 juillet 1621, entra par désœuvrement, et peut-être sans y avoir songé, à l’âge de 19 ans, chez les Pères de l’Oratoire, qu’il quitta dix-huit mois après, pour se soustraire à l’assujettissement des règles d’une congrégation régulière.

À 22 ans, il ignorait encore ses talents pour la poésie. La belle ode de Malherbe sur l’assassinat de Henri IV, dont il entendit la lecture, les lui fit sentir, et à l’imitation du Corrége il s’écria : « Anch’io sit pittore ! Et moi aussi je suis peintre ! »

Un de ses parents, nommé Pintrel, homme instruit et de qui nous avons une traduction des Épîtres de Sénèque, ayant vu ses premiers essais, l’encouragea et lui fit lire les meilleurs auteurs, anciens et modernes, français et étrangers.

Il se nourrit de la lecture de Virgile, d’Horace, de Térence, dont il traduisit l’Eunuque, sa première production. Rabelais, Marot, d’Urfé, firent aussi ses délices : l’un par ses plaisanteries, le second par sa naïveté, l’autre par ses images champêtres.