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XV

LE COQ ET LE RENARD

Sur la branche d’un arbre était en sentinelle
Un vieux coq adroit et matois.
Frère, dit un renard, adoucissant sa voix,
Nous ne sommes plus en querelle :
Paix générale cette fois.
Je viens te l’annoncer ; descends, que je t’embrasse ;
Ne me retarde point, de grâce ;
Je dois faire aujourd’hui vingt postes sans manquer.
Les tiens et toi pouvez vaquer,
Sans nulle crainte, à vos affaires ;
Nous vous y servirons en frères.
Faites-en les feux[1] dès ce soir,

  1. Réjouissez-vous.