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LIVRE II, FABLE IV

Cette crainte était de bon sens.
L’un des taureaux en leur demeure
S’alla cacher à leurs dépens.
Il en écrasait vingt par heure.

Hélas ! on voit que de tout temps,
Les petits ont pâti des sottises des grands.

IV

LA CHAUVE-SOURIS ET LES DEUX BELETTES

Une chauve-souris donna tête baissée
Dans un nid de belette ; et, sitôt qu’elle y fut,
L’autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.
Quoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire !
N’êtes-vous pas souris ? parlez sans fiction.