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LIVRE II.

Et bien, baiſſons d’un ton. La jalouſe Amarille
Songeoit à ſon Alcippe, & croyoit de ſes ſoins
N’avoir que ſes Moutons & ſon Chien pour témoins.
Tircis qui l’apperceut, ſe gliſſe entre des Saules,
Il entend la Bergere adreſſant ces paroles
Au doux Zephire, & le priant
De les porter à ſon Amant.
Je vous arreſte à cette rime,
Dira mon Cenſeur à l’inſtant.
Je ne la tiens pas legitime,
Ni d’une aſſez grande vertu.
Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte.
Maudit Cenſeur, te tairas-tu ?
Ne ſçaurois-je achever mon conte ?