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LIVRE II.


Mais en vain : car comment comprendre
Qu’auſſi toſt que chacune ſœur
Ne poſſedera plus ſa part hereditaire
Il luy faudra payer ſa Mere ?
Ce n’eſt pas un fort bon moyen
Pour payer, que d’eſtre ſans bien.
Que vouloit donc dire le Pere ?
L’affaire eſt conſultée ; & tous les Avocats
Aprés avoir tourné le cas
En cent & cent mille manieres
Y jettent leur bonnet, ſe confeſſent vaincus,
Et conſeillent aux heritieres
De partager le bien ſans ſonger au ſurplus.
Quant à la ſomme de la veuve,
Voicy, leur dirent-ils, ce que le conſeil treuve,
Il faut que chaque ſœur ſe charge par traité
Du tiers payable à volonté.