Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 2.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Par grand hazard en eſtant échapé,
Non pas franc, car pour gage il y laiſſa ſa queuë :
S’eſtant, dis-je, ſauvé ſans queuë & tout honteux ;
Pour avoir des pareils, (comme il eſtoit habile)
Un jour que les Renards tenoient conſeil entr’eux :
Que faiſons-nous, dit-il, de ce poids inutile,
Et qui va balayant tous les ſentiers fangeux ?
Que nous ſert cette queuë ? il faut qu’on ſe la coupe.
Si l’on me croit, chacun s’y reſoudra.
Votre avis eſt fort bon, dit quelqu’un de la troupe ;
Mais tournez-vous, de grace, & l’on vous répondra.