Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 3.djvu/219

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J’en auray, dit le Loup, pour un mois, pour autant.
Un, deux, trois, quatre corps, ce ſont quatre ſepmaines,
Si je ſçais compter, toutes pleines.
Commençons dans deux jours ; & mangeons cependant
La corde de cet arc ; il faut que l’õ l’ait faite
De vray boyau ; l’odeur me le témoigne aſſez.
En diſant ces mots il ſe jette
Sur l’arc qui ſe détend, & fait de la ſagette
Un nouveau mort, mon Loup a les boyaux percez.
Je reviens à mon texte : il faut que l’on joüiſſe ;
Témoin ces deux gloutons punis d’un ſort commun ;
La convoitiſe perdit l’un ;
L’autre périt par l’avarice.