Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 3.djvu/71

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Ses jours de jeûne eſtoient des nopces.
Un ſien amy voyant ces ſomptueux repas,
Luy dit ; Et d’où vient donc un ſi bon ordinaire ?
Et d’où me viendroit-il que de mon ſçavoir faire ?
Je n’en dois rien qu’à moy, qu’à mes ſoins, qu’au talent
De riſquer à propos, & bien placer l’argent.
Le profit luy ſemblant une fort douce choſe,
Il riſqua de nouveau le gain qu’il avoit fait :
Mais rien pour cette fois ne luy vint à ſouhait.
Son imprudence en fut la cauſe.
Un vaiſſeau mal freté périt au premier vent.