Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/173

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Pourquoy l’irritez-vous ? La choſe eſt ſans remede.
En vain nous appellons mille gens à noſtre ayde.
Plus ils ſont, plus il coûte ; & je ne les tiens bons
Qu’à manger leur part des moutons.
Appaiſez le Lion : ſeul il paſſe en puiſſance
Ce monde d’alliez vivans ſur noſtre bien :
Le Lion en a trois qui ne luy coûtent rien,
Son courage, ſa force, avec ſa vigilance.
Jettez-luy promptement ſous la griffe un mouton :
S’il n’en eſt pas content jettez-en davantage.
Joignez-y quelque bœuf : choiſiſſez pour ce don
Tout le plus gras du paſturage.
Sauvez le reſte ainſi. Ce conſeil ne plut pas,
Il en prit mal, & force états