Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Eut a peine achevé que chacun applaudit.
Pour ſçavoir tout, l’enfant n’avoit que trop d’eſprit.
Je veux, dit le Dieu de la guerre,
Lui monſtrer moy-meſme cet art
Par qui maints Heros ont eu part
Aux honneurs de l’Olimpe, & groſſi cet empire.
Je ſeray ſon maiſtre de lyre,
Dit le blond & docte Apollon.
Et moy, reprit Hercule à la peau de Lion,
Son maiſtre à ſurmonter les vices,
À dompter les tranſports, monſtres empoiſonneurs,
Comme Hydres renaiſſans ſans ceſſe dans les cœurs.
Ennemi des molles délices,
Il apprendra de moy les ſentiers peu battus
Qui meinent aux honneurs ſur les pas des vertus.