Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/6

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Chez ſon voiſin, s’en allant en commerce,
Mit en dépoſt un cent de fer un jour.
Mon fer, dit-il, quand il fut de retour.
Votre fer ? Il n’eſt plus : J’ay regret de vous dire,
Qu’un Rat l’a mangé tout entier.
J’en ay grondé mes gens : mais qu’y faire ? un Grenier
A toûjours quelque trou. Le trafiquant admire
Un tel prodige, & feint de le croire pourtant.
Au bout de quelques jours il détourne l’enfant
Du perfide voiſin ; puis à ſouper convie
Le pere qui s’excuſe, & luy dit en pleurant ;
Diſpenſez-moy, je vous ſupplie :
Tous plaiſirs pour moy ſont perdus.