Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/60

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Deux francs Pate-pelus qui des frais du voyage,
Croquant mainte volaille, eſcroquant maint fromage,
S’indemniſoient à qui mieux mieux.
Le chemin étant long, & partant ennuyeux,
Pour l’accourcir ils diſputerent.
La diſpute eſt d’un grand ſecours ;
Sans elle on dormiroit toûjours.
Nos Pelerins s’égoſillerent.
Ayant bien diſputé l’on parla du prochain.
Le Renard au Chat dit enfin :
Tu pretends eſtre fort habile :
En ſçais-tu tant que moy ? J’ay cent ruſes au ſac.
Non, dit l’autre ; je n’ay qu’un tour dans mon biſſac,
Mais je ſoûtiens qu’il en vaut mille.
Eux de recommencer la diſpute à l’envy.
Sur le que ſi, que non tous deux eſtãt ainſi,