Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

De ſe pendre, & finir luy-meſme ſa miſere ;
Puiſ qu’auſſi bien ſans luy la faim le viendroit faire,
Genre de mort qui ne duit pas
À gens peu curieux de gouſter le trépas.
Dans cette intention une vielle mazure
Fut la ſcene où devoit ſe paſſer l’aventure.
Il y porte une corde ; & veut avec un clou
Au haut d’un certain mur attacher le licou.
La muraille vieille & peu forte,
S’ébranle aux premiers coups, tombe avec un treſor.
Notre déſeſperé le ramaſſe, & l’emporte ;
Laiſſe là le licou ; s’en retourne avec l’or ;
Sans compter : ronde ou non, la ſomme plût au ſire.
Tandis que le galant à grands pas ſe retire,
L’homme au treſor arrive & trouve ſon argent
Abſent.