Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/132

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Ces mets, nous l’avoüons, ſont peu délicieux,
Mais quand nous ſerions Rois, que donner à des Dieux ?
C’eſt le cœur qui fait tout ; que la terre & que l’onde
Aprêtent un repas pour les Maîtres du monde,
Ils lui prefereront les ſeuls preſens du cœur.
Baucis ſort à ces mots pour reparer l’erreur ;
Dans le verger couroit une perdrix privée,
Et par de tendres ſoins dés l’enfance élevée :
Elle en veut faire un mets, & la pourſuit en vain ;
La volatille échape à ſa tremblante main ;