Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/18

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Le Chat étoit ſouvent agacé par l’Oiſeau ;
L’un s’eſcrimoit du bec, l’autre joüoit des pates.
Ce dernier toutefois épargnoit ſon ami.
Ne le corrigeant qu’à demi
Il ſe fût fait un grand ſcrupule
D’armer de pointes ſa ferule.
Le Paſſereau moins circonſpect
Lui donnoit force coups de bec ;
En ſage & diſcrette perſonne
Maître Chat excuſoit ces jeux.
Entre amis il ne faut jamais qu’on s’abandonne
Aux traits d’un couroux ſerieux.
Comme ils ſe connoiſſoient tous deux dés leur bas âge,
Une longue habitude en paix les maintenoit ;
Jamais en vrai combat le jeu ne ſe tournoit.