Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/227

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On ne ſoupçonnoit point qu’il eût un tel deſſein.
Zoon accourt au bruit, recouvre ce cher gage,
Pourſuit le raviſſeur, & le joint ,& l’engage
En un combat de main à main.
Iole en eſt le prix, auſſi bien que le juge.
Le Satrape vaincu trouve encor du refuge
En la bonté de ſon rival.
Helas ! cette bonté lui devint inutile ;
Il mourut du regret de cet hymen fatal.
Aux plus infortunez la tombe ſert d’azile.
Il prit pour héritiere, en finiſſant ſes jours,
Iole, qui moüilla de pleurs ſon Mauſolée.
Que ſert-il d’être plaint quand l’ame eſt envolée ?
Ce Satrape eût mieux fait d’oublier ſes amours.