Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/3

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delà d’un âge où à peine les autres Princes ſont-ils touchez de ce qui les environne avec le plus d’éclat ; tout cela joint au devoir de vous obéïr & à la paſſion de vous plaire, m’a obligé de vous preſenter un Ouvrage dont l’Original a été l’admiration de tous les ſiecles, auſſi-bien que celle de tous les Sages. Vous m’avez même ordonné de continuër ; et ſi vous me permettez de le dire, il y a des ſujets dont je vous ſuis redevable, & où vous avez jetté des graces qui ont été admirées de tout le monde. Nous n’avons plus beſoin de conſulter ni Apollon, ni les Muſes, ni aucune des Divinitez du Parnaſſe. Elles ſe rencontrent toutes dans les preſens que vous a faits la Nature, & dans cette ſcience de bien juger des Ouvrages de l’eſprit, à quoi vous joignez déja celle de connoître toutes les regles qui y conviennent. Les Fables d’Éſope ſont une ample matiere pour ces talens. Elles embraſſent toutes ſortes d’évenemens