Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/5

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Monarque qui fait maintenant le deſtin de tant de Peuples & de Nations, & qui rend toutes les parties du Monde attentives à ſes Conquêtes, à ſes Victoires, & à la Paix qui ſemble ſe rapprocher, & dont il impoſe les conditions avec toute la moderation que peuvent ſouhaiter nos Ennemis. Je me le figure comme un Conquerant qui veut mettre des bornes à ſa Gloire & à ſa Puiſſance, & de qui on pourroit dire à meilleur titre qu’on ne l’a dit d’Alexandre ; qu’il va tenir les États de l’Vnivers, en obligeant les Miniſtres de tant de Princes de s’aſſembler, pour terminer une guerre qui ne peut être que ruineuſe à leurs Maîtres. Ce ſont des ſujets au-deßus de nos paroles : Je les laiſſe à de meilleures Plumes que la mienne ; & ſuis, avec un profond reſpect,

Monſeigneur,
Vôtre tres-humble, tres-obéïſſant
& tres-fidele Serviteur,
De la Fontaine.