Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’Homme enfin la prie humblement
De lui laiſſer tout doucement
Emporter une unique branche
Afin de faire un autre manche.
Il iroit emploïer ailleurs ſon gagne pain :
Il laiſſeroit debout maint Chêne & maint Sapin
Dont chacun reſpectoit la vieilleſſe & les charmes.
L’innocente Foreſt lui fournit d’autres armes.
Elle en eut du regret. Il emmanche ſon fer.
Le miſerable ne s’en ſert
Qu’à dépoüiller ſa bien-faitrice
De ſes principaux ornemens.
Elle gémit à tous momens.
Son propre don fait ſon ſupplice.


Voilà le train du Monde, & de ſes Sectateurs.