On m’a vu quelquefois affronter des guerriers :
Aujourd’hui que j’aspire à de nouveaux lauriers,
Chercherai-je Pâris ?
Qui te le dit ? Tu passes
De la terreur des Grecs aux âmes les plus basses.
Donnez-moi votre armure, Hector me cherchera.
J’en doute ; mais sur toi chacun s’attachera.
Elle redoublera ma force et mon courage.
Si tu crois en pouvoir tirer quelque avantage,
Je te l’accorde. Arbate, il faut la lui donner.
Arbate. sort.
Prends garde, encor un coup, de trop t’abandonner.
Pousse les Phrygiens, redouble leurs alarmes ;
Ne te va point aussi jeter seul dans leurs armes ;
Deviens, pour ton ami, ménager de tes jours ;
Si tu ne l’es pour moi, sois-le pour tes amours,
Sois-le enfin ; c’est à moi d’en répondre à Lydie.
Notre commun bonheur va rouler sur ta vie.
Mes jours sont-ils si chers, Seigneur, et savez-vous
Si l’on vous avoûra d’un sentiment si doux ?
Je me flatte pourtant. Protégez ce que j’aime.
Nous avons à Lydie ôté le diadème ;
J’aidai les conquérants à lui ravir ses biens
Mort ou vif, je la veux récompenser des miens.
Tout est en votre main : tenez-lui lieu de frère.