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Le Bouif errant

voir, et les subsides secrets des adversaires du gouvernement. Elle suivait ainsi l’exemple des organisations policières des pays de grande Civilisation et elle était, de la sorte, toujours sûre de surnager au milieu de toutes les convulsions sociales.

La Société des C. D. E. L. P. était d’ailleurs facilement reconnaissable à ses insignes secrets, qu’elle exhibait dans toutes les occasions et prodiguait sur tous les uniformes de ses adeptes.

Cet insigne était une Main de Fathma, noire, avec cinq doigts fermés en dessous et un pouce relevé en dessus, dressé comme un emblème provocateur.

Ces cinq doigts et ce Pouce supplémentaire et menaçant étaient une rareté physiologique, symbolisant la vigueur du Parti.

. . . . . . . . . . . . .

Pendant que toute cette effervescence se manifestait à Sélakçastyr, Bicard, Sava et Bossouzof, confortablement installés dans un Pullman-Car de l’Orient-Express, s’acheminaient, à toute vapeur, vers la petite Principauté Balkanique.

Le nouveau monarque était déjà habitué aux voyages politiques. Il avait déjà effectué, en qualité de Représentant du Président de la République Française, une expédition du même genre, sur un coin de la côte normande[1]. Le confortable du sleeping-car luxueux le laissait donc fort indifférent.

En revanche, il s’intéressait beaucoup au nombre

  1. Voir : Son Excellence le Bouif (Ferenczi, éditeurs).