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Le Bouif errant

Sava expliqua au Dignitaire que Sa Majesté désirait demeurer, sans témoin, en tête à tête avec sa Cousine la Princesse.

— Je n’ai même pas pu lui baiser la main, cria Bicard.

Mitzi sourit au roi d’une façon qui acheva de le séduire.

— Mon cousin, je vous supplie de m’excuser si je n’assiste pas à la Cérémonie de l’Hommage. J’ai horreur des mises en scène ridicules. Ce soir, si vous le voulez bien, je viendrai au Palais Royal… Nous dînerons, en tête à tête, tous les deux. Avec Monsieur le Secrétaire ?

— Alors, nous serons trois ? conclut Bicard.

Il ne put en dire davantage. Bossouzof en grand uniforme accourait, suivi d’une foule de Notables.

— Sire ! Sire ! Vos fidèles sujets réclament Votre Altesse pour le Baise-Mains et pour le Serment. Il ne faut pas les faire attendre…

— On y va !… clama Sa Majesté. Je vois que les Rois sont kif des mastroquets. Ils peuvent plus causer à leurs poules, quand il y a des clients dans la salle… Venez avec moi, Monsieur le Secrétaire.

Sava, qui pensait demeurer près de Mitzi, ne put réprimer une grimace. Bicard feignit de n’en rien voir.

Mais comme Bossouzof s’empressait, bourdonnait et l’horripilait de ses recommandations :

— Assez ! Je suis pas un ballot. J’ai été minisse et bistro. C’est plus difficile que d’être roi. Tenez cela, Monsieur le Protocole.

Et il lui donna ses bretelles.