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Le Bouif errant

— Pourquoi m’appelez-vous Ladislas, si vous savez que ce n’est pas moi ?

— Nous savons tout, fit le juge. Quel est ce jeune secrétaire, arrivé de Paris, avec vous ?

— Vous devez être renseigné là-dessus, si votre police est bien faite.

— Taisez-vous !

— Oui, Fantomas…

— Prenez garde !

— À quoi ? Aux courants d’air ? À la peinture ? ou au chapeau de la gamine ?

Car Bicard était toujours persuadé qu’il subissait les épreuves fantaisistes d’une initiation mystérieuse, à laquelle les monarques de Carinthie devaient se soumettre, par tradition.

Mais deux frocards, s’approchant, lui mirent la main sur l’épaule.

— Venez !

Le Bouif aperçut alors une porte basse qui s’ouvrait dans l’épaisseur du mur et découvrait un corridor étroit. Les trois inquisiteurs y entraînèrent le Roi Ladislas.

Et il sembla à Bicard que le trajet était interminable. Il dut monter des escaliers, puis redescendre, puis tourner, dans une sorte de labyrinthe voûté, dont les murs suintaient une humidité glaciale.

— Le Danube est au-dessus de nous, fit un des guides.

— On se croirait dans le métro, remarqua simplement Bicard.

Le couloir s’élargissait. Des portes, bardées de fer, apparurent. Toutes portaient un numéro. À