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Le Bouif errant

Les cavaliers se levèrent d’un bond et roulèrent tous ensemble sur le plancher.

Leurs éperons, enchevêtrés par la corde de Sava, venaient de leur jouer ce mauvais tour.

Ce fut un tumulte de cris, des jurons, une confusion de jambes, de bottes et de sabres, une Cacophonie de gendarmes, coagulés tous en tas.

Pendant ce temps, Bicard, sautant sur la sentinelle de l’auto, la faisalt rouler à terre, sous les roues de la voiture, où Sava et Mitzi étaient déjà installés.

Puis bondissant, à son tour, dans son tonneau :

— Mettons-en ! fit-il, allumons !

À ce moment, au tournant de la route, un escadron de Skipetars apparut, escortant une seconde automobile.

— Cagliari !… hurla Bicard. C’est lui, avec Bossouzof et Loin du Ciel. Je suis dans le lac s’il m’a reconnu.

Sava pressa sur l’accélérateur et lança sa voiture, à toute vitesse, sur la route de la frontière.

— Arrêtez… Arrêtez, cria Bossouzof. Ils nous échappent. Au galop, tas d’imbéciles.

Les cavaliers se lancèrent comme un tourbillon à la poursuite de l’auto.

Celle-ci avait pris de l’avance. Cramponné au volant, Sava conduisait comme un as de course. Mitzi, un peu émue, se taisait. Bicard regardait la route.

— Ils arrivent… Ils arrivent ! Le Docteur lève son parapluie. Il m’a vu. Ah le bandit ! Si j’avais sur moi un pétard.