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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/207

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Le Bouif errant

rinthie par le collet de son manteau et le hissa, bon gré mal gré.

— Ouf ! il était temps, fit le Bouif. Les gendarmes ne sont pas loin.

Étonnés de cette invasion subite, les aérostiers étaient restés interdits.

Il y avait quatre soldats et un officier. Sava n’hésita pas une minute.

— Nous voulons partir dans ce ballon, fit-il.

— C’est impossible.

— Non, capitaine, dit Sava, en sortant de la sacoche de Bicard deux ou trois liasses de billets bleus.

Le chef des aérostiers tiqua un peu :

— C’est un ballon militaire.

— Cela nous est égal. Voulez-vous cinquante mille francs ?

— Monsieur.

— Cent mille ? en billets français ?

— Et ma conscience ?

— Je vous l’achète.

— Elle n’est pas à vendre.

— Deux cents billets.

— Elle est à vous. Montez, Je fermerai les yeux. Je dirai que l’orage est cause de tout.

Les hommes regardaient, sans comprendre.

— Camarades, cria Sava. Cent francs pour vous si vous nous aidez à couper le câble.

Les soldats se précipitèrent.

L’officier aida lui-même Mitzi à s’installer dans la nacelle.

— Le vent va souffler en tempête. Bon voyage, messieurs et dame.