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Le Bouif errant

Messieurs, à l’auteur, l’homme d’esprit. Comment trouvez-vous ces naufragés ?

Mirontin n’osa prendre parti.

— Euh ?… fit-il faiblement. Je…

— Vous n’y connaissez rien, reprit avec force Clairvil… Ces gens-là sont photogéniques !

— Sans blague ? dit Bicard ?

— Parfaitement, affirma Clairvil, sans remarquer le sourire de dédain de Zizi-Pampas, la Star. Je prétends m’y connaître, n’est-ce pas ? Cette jeune fille est photogénique ; ce jeune homme est très photogénique et vous, monsieur Bicard, vous êtes excessivement photogénique.

Clairvil s’attendait à de l’étonnement, mais le Bouif ne sourcilla point.

— Parbleu, dit-il simplement. On m’a déjà dit cela, monsieur. Vous n’êtes pas le premier ballot qui m’a découvert cette aptitude.

— Ah ? qui donc ?

— Mon épouse, Ugénie Bicard, qui fait du ciné à Los-Angeles, ma fille Charlotte qui est une estar, et ma Poule qui est une étoile photogénique.

C’était la première fois que le Bouif parlait de sa famille avec un tel abandon devant Sava et Mitzi.

Mais le Bouif se sentait sur le point de devenir un autre homme. Un horizon nouveau allait s’ouvrir devant lui. Clairvil, d’ailleurs, se hâta de lui en donner l’assurance.

— Monsieur, dit-il en pesant ses mots, puisque vous connaissez voire valeur personnelle, il serait