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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/47

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Le Bouif errant

travaillait toutes les nuits avec ses deux aides, Moloch et Baal. Au moyen âge, il eût été déféré au tribunal de l’Inquisition. À notre époque d’incrédulité, il ne risquait que de faire fortune. Le public ne croit plus aux sorciers, mais il croit toujours aux bourreurs de crâne, et cela revient absolument au même.

Cette nuit-là, une agitation inusitée aurait inquiété les voisins de la villa Cagliari, si la villa n’avait pas été totalement isolée.

Il y avait eu des allées et venues de gens se parlant à voix basse. On avait amené, en auto, un client qui devait avoir besoin de soins immédiats, car tout le personnel de la clinique avait été mobilisé d’urgence.

Et c’est pourquoi Baal et Moloch, revêtus de leurs blouses de travail, observaient avec intérêt le sujet qui avait motivé l’exclamation du docteur.

— Stupéfaction !

— C’est renversant ! crut devoir ajouter le grand Baal.

— On dirait la réincarnation palpable de Sémoikalphalzar en personne, continua l’énorme Moloch.

Le docteur avait soulevé le dessus de son bureau et extrait une sorte de grande poupée enveloppée d’étoffes précieuses.

C’était la momie du roi assyrien. Elle fut immédiatement étendue sur un divan, puis les trois hommes comparèrent.

— Exacte reproduction, prononça le docteur. C’est lui-même.

— L’Amant de Sémiramis, murmura Baal.