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Le Bouif errant

souzof, trésorier de la caisse de la propagande du Bon Droit, que le Conseil de la Couronne avait chargé de ramener le prince Ladislas en Carinthie.

Bossouzof, muni des pleins pouvoirs nécessaires pour dépenser largement les fonds consacrés à la réussite de la cause, avait établi son centre de recherches à Montmartre et noué des relations assez adroites avec les volailles de cette région montagneuse, qui lui semblaient toutes désignées pour l’aider dans ses recherches diplomatiques.

Il y avait quinze jours qu’il interrogeait les plus délurées soupeuses des bars et des dancings sans avoir obtenu le moindre résultat.

Cela ne l’empêchait pas d’adresser chaque matin des dépêches au conseil de la Couronne, assurant que tout allait bien.

Naturellement ces dépêches étaient interceptées par la société secrète officielle des Cinq Doigts et le Pouce, qui commentait avec ironie les recherches du plénipotentiaire dans les journaux de l’opposition.

Si bien que le parti royaliste crut politique de stimuler l’activité du comte Michaël Bossouzof par cette note diplomatique insérée dans l’Intransigeant :

La mort du grand-duc Yvan rend vacant le trône de Carinthie. Il est question d’appeler le prince Ladislas Samovaroff à succéder au défunt souverain.

Cette note avait fait l’effet d’une pierre dans une mare à grenouilles.