Aller au contenu

Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
Le Bouif errant

Le Bahr-el-Gazal était redevenu tranquille.

— Du champagne ! claironna Bossouzof.

— Oh ! fit Gaby, écœurée. Tu ferais mieux d’aller te coucher. C’est pas sérieux de boire comme ça, quand on a un duel à préparer.

— Penses-tu ! ricana sa compagne. Ce duel-là, c’est du battage !

Bossouzof roula des yeux féroces :

C’est très sérieux. Cet homme ridicule m’a insulté. Je le tuerai demain matin.

— Chez qui ? gouailla Gaby. Tu ne sais même pas où il demeure.

— Pardon, fit Bossouzof. J’ai son adresse.

Il prit la carte de Bicard et l’approcha de ses yeux de myope.

Et, tout à coup, les deux femmes le virent rougir, puis pâlir, puis porter la main à sa cravate, puis se lever, puis retomber sur sa chaise ainsi qu’un homme frappé d’apoplexie.

— Encore des blagues qui recommencent, ronchonna Gaby. On ne s’embête jamais avec toi. Qu’est-ce qui te prend ? T’as des visions ?

— Que Dieu daigne me pardonner, murmura lentement le diplomate. Je suis coupable de lèse-majesté. J’ai porté la main sur mon souverain légitime !